PATRICK ROGNANT « RAVE UP 2021 »


Enregistrement : 17/06/2021

Début des années 1990, la scène électronique parisienne se concentre pour beaucoup autour de Radio FG, de la voix de Patrick Rognant et de Rave Up, son émission que l'on écoute religieusement pour capter les dernières nouveautés musicales et les infolines des fêtes incontournables du week-end, véritable jeu de piste entre la jeunesse et les autorités.

Printemps 2021. De retour avec une nouvelle incarnation de Rave Up sur les ondes de Maxximum, Patrick Rognant se remémore ses aventures dans le monde des musiques électroniques pour La Spirale, depuis les pionniers des années 1970 jusqu'à FG et l'explosion techno du début des années 1990, de l'époque des premières raves et des premières free-parties en France, jusqu'à la scène psytrance et son duo avec Atyss.

Avec en préambule, sa réaction à chaud aux évènements du week-end dernier autour de la rave party de Redon. Un déferlement de violence policière qui laisse songeur quant aux objectifs recherchés par le gouvernement français. De toute évidence, la scène underground continue à déranger les pouvoirs en place, ainsi que le rappelle notre invité du jour.


Propos recueillis par Laurent Courau. Photographie de frise, Patrick Rognant avec Raphaël Morinière, lors d'une fête à Vincennes.






Déploiement policier lors de la rave party de Redon, le 19 juin 2021. © DR

D’après ton expérience et avec le recul dont tu disposes, que penses-tu des évènements qui viennent de se dérouler à Redon, où les gendarmes et les CRS semblent avoir déployé un niveau de violence rare face à une « rave party » illégale ? Quelle est ta réaction ? Que peux-tu nous en dire par rapport à ce que tu as pu vivre, notamment dans les années 1990 ?

Bonne question, ce regain de répression en cours est vraiment inédit. À la grande époque des interdictions dans les années 1990, nous n’avons pas vécu ce niveau de violence, ces charges policières, ce gazage massif, des destructions de matériel et de murs de sons. À l’époque, on se contentait d’une saisie. Et tout cela pour un évènement qui commémorait justement la mort d’un raver à Nantes, dans des circonstances peu flatteuses pour les autorités. Qu’est-ce que le jeune raver étudiant, qui cherche à occuper ses week-ends avec ses potes, peut représenter comme danger potentiel pour l’ordre public ? Est-ce que ça nécessite des interventions dignes des manifestations les plus réprimées, comme s’il s’agissait de terroristes ou de casseurs des blacks blocs ?

Les priorités de ce ministère de l’intérieur m’échappent, cela va de pair avec leur déni flagrant à l’encontre des scènes musicales pendant la pandémie, clubs en tête. Les conditions qui sont accordées aux festivals, cet été, sont tellement draconiennes qu’elles remettent en cause leur seuil de rentabilité et la tenue de fêtes où l’on peut danser. On peut dire ce que l’on veut des gouvernements conservateurs de Grande-Bretagne ou d’Allemagne, mais ils sont moins féroces avec la fête, les jeunes et les concerts.

Il y a quelques années, nous n’aurions pas imaginer qu’on puisse mourir noyé ou avoir sa main arrachée parce qu’on a voulu transgresser des lois qui sont systématiquement transgressées depuis des années au moment de la fete de la musique. En plus, toutes les études réalisées de Barcelone à Liverpool, ont démontré qu’aucun cluster ne s’est développé pendant ces évènements. Donc, la répression qui est en cours est parfaitement inique, tenant du délit de faciès, d’un racisme anti-jeune et dans le rejet de cette contre-culture qui, j’en suis convaincu, est une sous-culture rebelle a leurs yeux.

Je n’ai aucun souvenirs de blessés lors des premiers teknivals, tout au plus quelques gardes à vue et des saisies de matériel.



Revenons maintenant à ton actualité et au retour de Rave Up sur Maxximum, émission mythique diffusée sur FG dans les années 1990. Qu’est-ce qui t’a donné envie de remettre le pied à l’étrier aujourd’hui, en ce début tourmenté des années 2020 ?

Cela faisait déjà quelques années que je voulais reprendre les émissions de radio, car cela me manquait. De surcroît, je ne voyais personne reprendre le flambeau d’une idée de l’underground festif, très sérieusement. Ce que je tenais à éviter, c’était de me retrouver à continuer l’histoire techno en mode oldschool, car depuis, mes goûts avaient changé, en accord avec les changements amorcés par l’electro et surtout le retour de l’EBM (Electronic Body Music) et de l’indus dans cette nouvelle scène. Il faut savoir que je faisais de la radio pour FG alias Fréquence Gay depuis septembre 1981, avec une émission Voodoo, dédiée à la new wave, mais très underground avec une programmation synth wave, industrielle, gothique et néo psychédélique. Donc je voyais avec l’émergence de cette nouvelle scène, le moyen de faire la jonction entre l’émission Voodoo et les Spirales des 1980’s avec le Rave Up des années 1990, comme un retour à mes racines, mais aussi à celles de la techno européenne. En même temps, je n’avais pas trop envie de me retrouver sur une web radio inconnue et de me trouver obligé de repartir complètement à zéro.



L’opportunité s’est présenté au mois de 2021 mars, lorsque FG m’a recontacté dans le cadre d’une exposition internationale de la Google Arts & Culture sur les débuts de la techno dans les grandes villes du monde. Antoine Baduel, le directeur, m’a proposé de reprendre Rave Up, mais sur Maxximum, qui était la concurrente de FG à l’époque et dont il a racheté la franchise, FG restant une radio house et dance, et Maxximum reprenant la programmation purement techno. Ça s’est passé aussi vite qu’en 1990, quand FG m’avait rappelé pour faire la programmation musicale d’une radio en quasi faillite, après l’expérience Futur Génération à laquelle je n’avais pas participé. J’ai donc sauté sur l’occasion de continuer mon histoire avec cette fréquence depuis maintenant 40 ans.

Comment se déroule l’enregistrement de Rave Up « nouvelle génération » en temps de Covid-19 ? Comment procédez-vous à la fois pour la sélection des titres et la gestion des invités ? On imagine que beaucoup de choses se font malheureusement à distance, en attendant un retour à la normale ?

Rave Up est réalisé en différé afin d’en permettre son montage, les artistes nous envoient leurs mixes, home mixes, lives ou concerts. L’interview et les interventions sont réalisés en conférence Zoom, depuis deux ou trois endroits possibles. Quand je suis de passage par Paris, c’est plus facile et moins aléatoire. Peut-être que le situation va s’améliorer, mais cette formule m’arrange bien pour le moment.



Ton nom est associé à FG et aux grandes années du mouvement techno à Paris. Mais j’ai découvert en préparant cet entretien que ta relation à la musique électronique remonte à la new wave et aux jeunes gens modernes des années 1980, mais plus loin encore à un concert de Kraftwerk en 1972 ! Est-ce que tu aurais la gentillesse de revenir pour nos lecteurs sur ces décennies d’expérimentations musicales avec les machines, sur ce qui t’a attiré dans ces esthétiques et dans ces sons ?

J’ai démarré dans la musique en 1979, en travaillant pour une petite boutique de disques et de bandes-dessinées du XIe arrondissement parisien, créée par Yann Rudler, un jeune éditeur et producteur qui travaillait avec le label Celluloid. Il s’intéressait à la fois aux jeunes gens modernes en musique pour son label et à la ligne claire belge en bande-dessinée. Ce qui n’était absolument pas mon trip. Ce qui m’intéressait, c’était que Celluloid distribuait des imports de Rough Trade, de Ralph Records, d’Industrial Records, de la no wave et du groupe Material. Et là, un magazine rock Gig m’a proposé d’écrire des chroniques. La première était consacrée aux deux premiers albums de Simple Minds qui étaient encore underground à l’époque, suivie d’interviews d’Adam and the Ants ou de Spandau Ballet, avec Caroline Ayache. Très rapidement, j’ai intéressé mes amis gays du Gai Pied pour faire partie de l’expérience Fréquence Gay.

Sinon avant cela, j’étais un collectionneur assidu de toutes les musiques, Roxy Music, underground et électroniques. À 14 ans, je suis passé par une crise de croissance exponentielle, à l’occasion de laquelle j’ai pris 17 centimètres en une année. Je traînais avec les gens d’un fanzine de science-fiction Nadir. Nous allions à tous les concerts, je rentrais grâce à ma grande taille, mes cheveux à la Louis XIII, une petite barbe et des lunettes de soleil. J’ai découvert Can, Gong, Amon Duul II, Van Der Graaf Generator et bien sur Kraftwerk à leurs débuts krautrock, dès 1972. Cette même année, j’ai découvert le glam rock lors d’un voyage linguistique en Angleterre, avec Roxy Music, David Bowie, T-Rex, Sweet et j’avais dévoyé le moniteur pour assister à de petits concerts dans la campagne anglaise du Somerset.

Pour en finir avec les jeunes gens modernes, le groupe de mon lycée Charlemagne étaient les Stinky Toys. J’étais plutôt punk arty et bientôt gothique que jeune homme moderne. Devenu étudiant, je vivais près du Palace et j’ai rapidement pu y passer toutes mes nuits, en faisant la connaissance d’Alain Pacadis, d’Edwige et de Jenny Bel’Air, ainsi que d’Anouschka pour laquelle j’ai un peu travaillé aux Puces. J’y vendais des talons aiguilles. Parmi mes amis, il y a eu les Rita Mitsouko d’avant « Marcia Baila ». Je sortais avec leur pote de Fassbinder, leur groupe précédent : Jean Néplin. Ce fut surtout une période très folle et très toxicomane, où j’ai failli laisser ma peau et vu presque tous mes amis mourir.

J’avais des goûts plus variés et plus éclectiques que mes amis branchés, punk rockers ou amateurs de krautrock. Je savais que l’avenir serait électronique et dansant. L’arrivée de D.A.F. et de l’EBM ne m’ont pas étonné. Je vivais de consommation de musiques et de stupéfiants, tout en me nourrissant de lectures sulfureuses de toutes sortes : William S. Burroughs, Henri Michaux, mais aussi toute la littérature française et de philosophies : Foucault, Derrida, Deleuze et Baudrillard, parallèlement à Castaneda ou Aleister Crowley. Je faisais des études de lettres et de cinéma à la faculté de Censier, avec comme professeurs des gens tels que Serge Daney ou Toubiana.



Outre tes activités sur FG, tu étais aussi la grande voix des infolines parisiennes. Ne penses-tu pas que le succès de cette scène tenait aussi à cette part de magie, au côté mystérieux de ces infolines, à ces lieux cachés et annoncés en dernière minute, avec parfois une forme de jeu de piste pour y accéder ?

Au départ, je n’étais pas censé être le sésame pour accéder aux raves, mais vu la répression en cours par les autorités, on a dû s’adapter pour permettre aux organisateurs d’installer le matériel et de faire rentrer suffisamment de public de manière à ce que la police n’ait plus les moyens d’arrêter la fête. On a donc imaginé toutes sortes de scénarios, de rendez-vous pour distribuer les plans d’accès, à un tel point que nous avions parfois nous-mêmes du mal à trouver nos propres fêtes et il nous arrivait de nous perdre en route avec les artistes.

Le but de Rave Up était de promouvoir les fêtes importantes avec un grand DJ étranger ou français, afin de convaincre les gens de sortir et de s’y rendre. Puis c’est devenu un jeu du chat et de la souris, dans lequel nous avons fini par gagner grâce à notre persévérance et, sans arrêt, à de nouvelles idées de lieux impossibles, dans des warehouses, des clairières, des champignonnières et d’autres lieux de plus en plus improbables. Il nous est arrivé d’être pris à notre propre jeu et de nous perdre en route. Je n’étais plus seulement l’animateur radio qui annonçait les fêtes et faisait jouer les DJs, mais aussi le programmateur de la party et même l’organisateur. J’ai d’ailleurs fini par mixer en tandem avec Atyss, qui était deux fois plus jeune que moi, durant dix années, entre 1996 et 2006. On a vite compris que ce jeu pour trouver des lieux, ainsi que l’étrangeté et la variété de ceux-ci, contribuait fortement à la magie de l’histoire, comme tous ces souterrains et châteaux. Il faut dire aussi qu’on était fortement acidifié, par la même occasion. Cela faisait partie d’un ensemble initiatique qui nous a carrément dépassés.



Atyss et Patrick Rognant, en pleine action dans les années 1990. © DR

Tu viens d’évoquer la consommation de drogues à plusieurs reprises, que ce soit à l’époque du Palace, dans les années 1980, dans les free-parties des 1990s ou plus récemment lors de tes aventures psytrance et psychédéliques. Avec le recul, quel regard portes-tu sur les excès des décennies passées ? Qu’aurais-tu envie de dire à ce sujet ?

C’est surtout les années 1980 qui ont posé problème en terme d’addiction et d’overdoses, et j’y ai mis fin brutalement en 1985. À partir de là, je voyais les produits de façon plus récréative et la suite s’est déroulée sans embûches de santé grave. Dans la psytrance, la répétition du même trip m’a également permis de passer à autre chose. En plus, les nouvelles drogues de la jungle ne sont pas spécialement festives : ayahuasca, DMT, etc. Je faisais attention à ma santé, à ma forme et j’ai bien géré les abus.



Flyer de Rave Age au collège arménien de Sèvres en 1990. © Rave Age Records



Flyer de la première rave au fort de Champigny en 1990. © Rave Age Records

J’ai eu la chance de me trouver, un peu par hasard, à une fête de Rave Age Records au collège arménien, puis à celle du fort de Champigny ou encore dans les fêtes de Pat Cash, que je connaissais depuis la 6ème au collège Henri IV, mais aussi au travers des Cosmic Wurst et de la scène hardcore punk. Quels sont tes grands souvenirs de soirées de cette époque ?

Mes grands souvenirs des fêtes de l’époque restent bien sûr les premières au fort de Champigny, au collège arménien, dans la salle de garde de l’Hôpital Sainte-Anne. Et, bien sûr, celles auxquelles j’ai contribué comme les soirées Invaders, en particulier dans les champignonnières et les fêtes qui ont révélé les grandes locomotives de la scène comme Liza 'N' Eliaz, Laurent Ho, les premières Gaïa dans des lieux improbables comme des bases de loisirs auxquelles j’ai collaboré en faisant la programmation. Il y a eu aussi des carrières et un gigantesque haras, la soirée Happy Land à l’Arche de la Défense, Mozinor et enfin les Trance Body Express, au départ souvent organisées sur des péniches, puis dans des parcs de châteaux. Certaines warehouse parties, quand elles n’étaient pas trop insalubres et les petites fêtes magiques organisés dans des clairières près de Paris comme Trippy Forest dans la forêt de Fontainebleau, près de l’aqueduc romain, Transback to Ixtlan. En fait, tous les concepts étaient intéressants, leur réalisations plus hasardeuses, c’est cette variété qui a fait le charme et la magie de l’histoire.

Nous avons poussé quelques fois les concepts trop loin dans la folie, comme des afters hardcore dans des déchetteries, des squats de ferrailleurs, dans des porcheries industrielles désaffectées en Bretagne ou encore des usines désaffectés qui n’avaient pas été désamiantées, mais par chance, aucune victimes… Pour la trance, un lac de pêcheur de la vallée de Chevreuse, où les gens tombaient dans de profonds fossés remplis d’eau (Gaïa 2), et une TBE dans une carrière avec un manoir désaffecté, décoré comme un château de film d’horreur de série B. Au petit matin, les lieux étaient un peu inhospitaliers. L’important est que cela plaisait à un public en mal de sensations, à condition qu’il y ait une décoration et des éclairages conséquents.

L’erreur a été d’investir les mêmes lieux trop souvent, comme le Cabaret Sauvage ou certains parcs d’expositions (qu’on appelait les « raves Ikea »), dont les structures branlantes vibraient beaucoup trop et s’intégraient dans le son, cela ne fonctionnait qu’avec le hardcore ou la techno industrielle. Cette répétition de lieux impersonnels a engendré une lassitude et un aspect bas de gamme préjudiciable. Quelques anecdotes amusantes, nous avons souvent organisé des fêtes dans des cirques comme le Medrano, où quelques ravers indélicats et défoncés ont ouvert les cages des fauves… On a frôlé la catastrophe.



À partir du milieu des années 1990, tu sembles t’être plus focalisé sur la scène trance. Qu’est-ce qui t’a emmené dans cette direction ? Le besoin d’ouvrir de nouveaux horizons, un vieil amour du psychédélisme et des substances psychoactives ? (sourire)

J’ai toujours été fan du psychédélisme et n’avais vécu que la fin de cette période et ses reliquats. Étant un fan absolu des livres de Castaneda, de Leary et de Wolfe, je rêvais de mon propre Magical Mystery Tour. Et la psytrance, que j’avais découverte en Inde en 1989 dans la vallée de Parvati et à Goa, m’avait séduit par le mélange des genres entre EBM, musique ethno-indienne et psychédélisme. Cette musique était vraiment créative et porteuse à ses débuts. En plus, des personnalités telles que Youth, le bassiste de Killing Joke, Ollie Wisdom des Specimen et du Batcave étaient impliqués dans cette scène.

La techno industrielle et le hardcore avaient fini par me lasser. Et le suicide de mon boyfriend, fan de gabber, m’avait convaincu de passer à autre chose. J’avais envie d’explorer cet univers au travers des psychédéliques et des voyages. Je suis parti mixer au Brésil et dans d’autres pays. Mais une fois l’expérience psychédélique consommée, je me suis rendu compte qu’on tournait en rond, comme une répétition de la même expérience, du même égrégore. Que cette musique se commercialisait, devenait moins psychédélique et s’affadissait, mais cela m’a occupé durant une dizaine d’années que je ne regrette pas. J’aimais beaucoup ces festivals en plein air dans la nature, quelquefois tropicale, qui duraient parfois jusqu’à une semaine. Comme une gigantesque colonie de vacances sous psychédéliques.

Après tout ce que tu as vécu et traversé, comment ressens-tu ce début de la décennie 2020, en terme de créativité et d’underground ? Au-delà de la pandémie de Covid-19 et des complications qu’elle entraîne, quels sont les artistes, les courants musicaux et les initiatives culturelle qui te motivent, qui éveillent ton intérêt et attirent ton attention ?

Justement, depuis 2007, il y a un fort mouvement vintage sur les années 1980 et ses multiples mouvements musicaux et electro. La pandémie a mis beaucoup d’artistes dans la précarité, mais beaucoup en ont aussi profité pour créer. Nous vivons à la fois le développement d’une electro industrielle qui puise dans l’EBM, le metal gothique et la minimal synth. Et en parallèle, un revival techno 1990 avec le retour de beaucoup de ses créateurs et un jeune public avide de folies festives. Donc je ne m’inquiète pas pour l’avenir proche du mouvement.

Même si je crois deviner d’avance ta réponse, est-ce que tu te sens encore et toujours révolté ? Et a contrario, qu’est-ce qui te rend ou pourrait te rendre optimiste, aujourd’hui ?

Oui, je suis révolté parce presque tout ce qu’il se passe, de la droitisation des pays occidentaux à l’émergence d’un totalitarisme numérique, et le quasi abandon de la lutte contre le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Et de voir que les institutions considèrent toujours les subcultures comme potentiellement délinquantes et non essentielles. Je ne suis pas totalement optimiste, je suis du genre angoissé, mais l’effondrement n’est pas dans un avenir très proche. Pour l’instant nos libertés se briment lentement, mais sûrement.



Kiki Picasso, Xanaé Bové et Patrick Rognant, sur la scène du Cirque Électrique. © DR

Question désormais rituelle sur La Spirale, comment envisages-tu l’avenir, tant à un niveau personnel que global ? Où et comment te protèges-tu dans les années à venir ?

Mon avenir sera fait de séjours à la mer ou tropicaux, car je suis en pré-retraite et je me vois mal vivre à Paris à l’année. Ayant été élevé en pays tropical, je me vois bien finir dans un hamac sous un carbet. Continuer cette émission d’où je serai et explorer les nouveaux courants, tout en rendant hommage aux pionniers du mouvement. Et qui sait ? En faire une soirée ou des compilations ?



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Titre : PATRICK ROGNANT « RAVE UP 2021 »
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Genre : Interview
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Début des années 1990, la scène électronique parisienne se concentre pour beaucoup autour de Radio FG, de la voix de Patrick Rognant et de Rave Up, son émission que l'on écoute religieusement pour capter les dernières nouveautés musicales et les infolines des fêtes incontournables du week-end, véritable jeu de piste entre la jeunesse et les autorités.

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