RYAN KRUGER « FRIED BARRY »


Enregistrement : 02/09/2020

Comment ne pas apprécier pas les films indépendants qui traitent de drogues, d'extra-terrestres, de trucs bizarres, de chaos et de violence ? Fort de ce précepte immuable, Ryan Kruger s'est attelé à la réalisation de son premier long-métrage, le décapant Fried Barry, dont il nous livre ici quelques secrets à trois jours de sa « première » européenne dans le cadre de L'Étrange Festival 2020.

BILLETTERIE & INFORMATIONS


04 Septembre 2020 - 21H15 - Salle 500
Compétition internationale. Première européenne.
12 Septembre 2020 - 21H15 - Salle 300
Site officiel : ÉtrangeFestival.com

PRÉSENTATION DU FILM

Au Cap, Barry est un héroïnomane qui, malgré les supplications de sa femme, persiste désespérément dans la même voie. Après une violente dispute et une nouvelle injection, il est enlevé par des extra-terrestres. Désormais, il est persuadé qu’un alien a pris possession de son corps. C’est le début de tribulations hallucinées, de sexe et de sang.

Après quelques apparitions dans des films et des séries télé, Ryan Kruger quitte les États-Unis pour l’Afrique du Sud où il réalise des clips pour des groupes de metal. Inspiré de son court métrage éponyme, Fried Barry est un drôle de trip sous acide, un maelstrom d’images qui n’est pas sans rappeler le chaos de Bliss, présenté l’année dernière ici-même. Dans sa propension à évoquer les vertiges de l’addiction par le fantastique, à brouiller les perceptions, par son image granuleuse, il hérite du cinéma contaminé de Frank Henenlotter, lui qui matérialisait si bien l’engrenage de la drogue par la naissance d’un monstre parasite. Le cauchemar déborde, empli de séquences de divagations outrancières. Gary Green, dans une prestation proche de la transe, devient un corps et un visage grimaçant qui envahissent l’écran. L’enfer, c’est lui-même.

Propos recueillis par Laurent Courau.
Traduction par Éric Francoiseau.





Évidemment, nous apprécions tous les drogues, les trucs bizarres, le chaos et les aliens. Quand bien même, qu’est-ce qui vous a motivé pour écrire et réaliser Fried Barry ?

Avant de faire Fried Barry, j’ai traversé une très dure épreuve. Un problème rénal qui m'a valu d'être opéré, à la suite de quoi j’ai failli mourir d’une infection. À la même époque, je me trouvais en pleine rupture avec ma compagne. Et par-dessus tout, mon chat a eu un cancer et ils voulaient l’euthanasier. Ensuite, la dépression s’est installée et j’ai touché le fond. C’était beaucoup trop à la fois.

Je me suis demandé ce que j'avais toujours voulu faire de ma vie ? Et cette chose, c’était faire un film. J’avais une quantité de scripts utilisables. Mais il fallait que ce soit la meilleure idée de toutes, pour qu’elle sorte du lot et que les gens ne l’oublient pas. J’ai soudainement eu cette idée et j’ai rédigé un rapide découpage de cinquante pour cent des scènes du film en trois jours. J’ai tourné le film en vingt-huit jours, répartis sur une année et demie. J’ai écrit les dialogues pour six scènes et le film s’est ensuite développé au fur et à mesure. Quatre-vingt-dix pour cent du film résultent d’un travail d’écriture et d’improvisation avec tous les acteurs le jour du tournage.

À l’exclusion de Gary Green (NDLR. le personnage de Fried Barry) qui n’était pas un acteur confirmé et qui nécessitait que je sois super proche de lui, car je ne pouvais pas lui demander d’improviser. Il ignorait ce que nous allions filmer jusqu’au moment du tournage de la scène. J’avais besoin d’une page blanche quotidienne pour travailler avec lui, afin de lui éviter de trop réfléchir. Le concept du film et son personnage devaient donc être parfaits et j’ai dû modeler le film autour de cette idée pour pouvoir travailler avec Gary. Mais il fut le type idéal pour le boulot. Oh, et mon chat est toujours en vie. Il est en forme et il va bien. J’ai fait pas mal de recherche sur un traitement du cancer pour les humains et j’ai fabriqué son traitement moi-même. Cela fait quatre ans, maintenant.

Comment expliquez-vous que notre espèce soit aussi fascinée par l’arrivée d’extra-terrestres venus faire exploser des choses, tuer tout le monde et répandre le chaos ? Une pulsion de mort, peut-être ? (sourire)

Je ne sais pas. J’aimerais pouvoir vivre le jour où les aliens seront parmi nous. Ça ne doit pas forcément être la fin des temps comme dans les films. Dans Fried Barry, c’est tout bêtement comique que le type qu’ils choisissent par hasard soit une épave accro au crack.



Au début de votre carrière, vous avez travaillé avec les Misfits, Black Flag et Slipknot. Suis-je dans l’erreur si je raccorde l’esthétique de ces groupes à un film aussi déjanté que Fried Barry ? Dans quelle mesure est-ce que le punk rock et le métal ont influencé votre propre univers visuel et mental ?

Je crois que tout ce que traverse un individu dans la vie exerce une influence, puisque l’on devient ce que l'on est en passant à travers le bon et le mauvais. J’ai grandi avec toutes sortes de film depuis mon enfance. J’aime toutes les musiques. Ma plus grosse influence, en tant que cinéaste, est sans aucun doute les films des années 1980. J’AIME LES FILMS DES ANNÉES 80. Il y a tant de grands films de cette époque. J’aimerais qu’il y en ait davantage haha.

Quelle est la raison de votre départ pour Le Cap ? Et comment se fait-il que la scène créative sud africaine, autant dans le cinéma que la musique, les arts et le design, apparaisse si vivante et frénétique, du moins vue depuis l’étranger ?

Mon père vient d’Afrique du Sud et donc j’ai toujours fait l’aller-retour pendant toutes ces années. Mais à chaque fois que je venais ici au Cap, en vacances, j’avais toujours du travail comme acteur ou réalisateur. Cela devenait logique de déménager ici, les métiers d’acteur et de réalisateur étant fermement compartimentés au Royaume-Uni. Donc, en tant qu’Anglais en Afrique du Sud, j’ai beaucoup travaillé grâce à mon accent britannique.

Le Cap est aussi un des endroits les plus productifs au monde en matière de publicités. Beaucoup de films internationaux et de séries tv se tournent ici. La première année, j’ai commencé à me vendre comme réalisateur de clips musicaux et je me suis fait un nom en dirigeant des vidéos pour l’un des plus gros réalisateurs de clips du pays qui travaillait avec des groupes très importants ici. Le Cap est une ville extra pour les créateurs. Il y a tant d’artistes par ici. Et c’est génial d’être quotidiennement entouré de gens créatifs.

Quelle sera la suite de vos aventures ? Qu’est devenu le reste des huit épisodes de cette série de films expérimentaux, dont Fried Barry faisait partie avant de muter et de devenir ce premier long-métrage ?

Mon prochain film traite des voyages dans le temps. Je suis impatient de m’y mettre. J’ai eu cette idée il y a huit ans et je n’ai encore jamais vu un film semblable. Ca m’enthousiasme énormément, mais c’est tout ce que je peux en dire pour le moment. La série expérimentale en huit parties sortira au début de l’an prochain, j’espère. Ce fut un projet de quatre ans.



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Titre : RYAN KRUGER « FRIED BARRY »
Auteur(s) :
Genre : Interview
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Comment ne pas apprécier pas les films indépendants qui traitent de drogues, d'extra-terrestres, de trucs bizarres, de chaos et de violence ? Fort de ce précepte immuable, Ryan Kruger s'est attelé à la réalisation de son premier long-métrage, le décapant Fried Barry, dont il nous livre ici quelques secrets à trois jours de sa « première » européenne dans le cadre de L'Étrange Festival 2020.

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